Ce que veut dire être féministe en 2017
- Pauline Lannier via Le Hufftington Post
- 16 févr. 2017
- 2 min de lecture

Il y a trois ans, alors que j'effectuais un stage dans une grande institution publique dans le cadre de mon parcours universitaire, j'ai été amenée à participer à une discussion tant révélatrice que marquante dans la construction de mon féminisme.
Une telle institution est rarement le lieu d'une exposition particulière à la diversité, d'opinion ou d'origine sociale. Pourtant, nous étions quelques représentants, parmi les stagiaires, à répondre de profils atypiques. Je me sentais particulièrement proche, en terme d'expérience, d'origine sociale, de parcours, d'aspirations, d'une co-stagiaire également étudiante en affaires publiques. Ma collègue était entrée à Sciences Po après avoir effectué sa scolarité dans un territoire défavorisé, elle avait la soif de l'accomplissement de l'intérêt général et la religion du service public. Les similarités de nos parcours (deux jeunes femmes portées uniquement par leur ambition et leur vocation) m'avaient amenée à ne jamais me poser la question du féminisme de ma collègue.
"Je ne suis pas du tout féministe". C'est pourtant ainsi qu'a débuté notre conversation.
Les yeux encore écarquillés, je lui demande de confirmer. "Les féministes sont des femmes qui détestent les hommes".
Ainsi, une jeune femme de ma génération, éduquée, ouverte sur le monde et ayant été aux premières loges de la manifestation de différentes formes d'inégalités, soutenait-elle qu'elle n'était pas féministe. Moins grave mais significatif, elle ne saisissait pas la portée du mot.
Le terme "féminisme" porte encore aujourd'hui une connotation très négative qui agit en filtre et nuit à la bonne compréhension de l'action des mouvements qui s'en revendiquent. La raison de cette incompréhension peut tenir dans l'étymologie du terme, qui met en avant non pas la quête d'égalité des sexes (que l'on retrouve davantage dans l'objet de dénonciation du féminisme, le "sexisme") mais la femme. La femme en tant que victime, la femme dans son rapport aux hommes, la femme contre l'homme. Comment inclure et sensibiliser autour d'une terminologie qui, par nature, exclut? En continuant notre conversation, il était clair que ma collègue était féministe. Comme la plupart des Français, elle se positionne en faveur de l'égalité des sexes.
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